Comment -ne pas- abolir la police? Trucs et astuces de la ville de Minneapolis

Dimanche 14 novembre à 17 heures, à la librairie Michèle Firk de Montreuil, présentation du livre suivie de la projection du film « Hollow Water ».

Montreuil

L&rsquo;aventure abolitionniste
Aujourd&rsquo;hui, peut être plus que jamais auparavant, des gens discutent et envisagent l&rsquo;abolition des prisons. Des décennies de travail et d&rsquo;organisation collective ont permis une prise de conscience que les prisons, la police et le système pénal dans son ensemble sont racistes, oppressifs et inefficaces. D’autres se demandent cependant si l&rsquo;abolition n&rsquo;est pas trop radicale. Pouvons-nous vraiment nous débarrasser des prisons et de la police en même temps ? La réponse est courte : Nous le pouvons. Nous devons le faire. Et nous avons en fait déjà commencé.
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L&rsquo;abolition du Prison Industrial Complex (PIC, [complexe industrialo-carcéral] ) est aussi bien une ambition politique, une analyse structurelle de l&rsquo;oppression et une stratégie d&rsquo;organisation pratique. Alors que certaines personnes pourraient penser que l&rsquo;abolition est avant tout un projet négatif &#8211; « Détruisons tout et espèrons un monde meilleur » &#8211; l&rsquo;abolition du PIC est plutôt une projection où nous avons tout ce dont nous avons besoin : nourriture, logement, éducation, santé, art, beauté, eau potable, et plus encore. Des choses qui sont fondamentales pour notre sécurité personnelle et communautaire.
Ces projections sont reliées à des actes. Comme nous l&rsquo;a appris le militant Black Power Kwame Ture ( NdT : plus connu sous son nom de naissance Stokely Carmichael), « Quand vous voyez des gens qui se disent révolutionnaires parler toujours de détruire, détruire, détruire mais jamais de construire ou de créer, ils ne sont pas révolutionnaires. Ils ne comprennent pas que le premier geste révolutionnaire c&rsquo;est de créer ». L&rsquo;abolition du PIC est un projet positif qui se concentre, en partie, sur la construction d&rsquo;une société où il est possible de remédier au mal sans s&rsquo;appuyer sur des formes structurelles d&rsquo;oppression ou sur les systèmes violents qui les renforcent.
Certaines personnes peuvent se demander : « Cela signifie-t-il que je ne pourrai jamais appeler les flics si ma vie est en grave danger ? Ce n’est pas la question centrale de l’abolition. Au contraire, l&rsquo;abolition nous met au défi de nous demander « pourquoi n&rsquo;avons-nous pas d&rsquo;autres options ? » et nous pousse à envisager de manière créative les façons dont nous pouvons développer, construire et essayer d&rsquo;autres moyens de réduire les torts. Les tentatives répétées d&rsquo;amélioration de la seule option offerte par l&rsquo;État, malgré la constance de sa corruption et de son caractère préjudiciable, ne réduiront ni ne résoudront le problème qui a nécessité son recours. Nous avons besoin d&rsquo;options plus nombreuses et efficaces pour le plus grand nombre de personnes.
Emprunter les chemins de l’abolitionnisme suscite d&rsquo;autres questions susceptibles d&rsquo;ouvrir des voies significatives et transformatrices : A quoi servent réellement les prisons et la police ? La plupart des gens supposent que l&rsquo;incarcération contribue à réduire la violence et la criminalité, en pensant : « Le système de sanctions pénales est peut-être raciste, sexiste, classiste, validiste et injuste, mais il me protège au moins de la violence et de la criminalité ».
Sauf qu&rsquo;en fait, non. L&rsquo;augmentation des taux d&rsquo;incarcération a un impact minimal sur les taux de criminalité. La recherche et le bon sens suggèrent que la précarité économique est corrélée à des taux de criminalité plus élevés. En outre, criminalité et préjudice ne sont pas synonymes. Tout ce qui est criminalisé n&rsquo;est pas nuisible, et tout préjudice n&rsquo;est pas nécessairement criminalisé. Par exemple, les pratiques de wage theft (NdT : qui permettent à un employeur de ne pas verser son salaire à un employé légalement, en déclarant son entreprise en faillite par exemple) par les employeurs n&rsquo;est généralement pas criminalisé, mais il est certainement nuisible.
Même si le système de sanctions pénales était exempt de racisme, de classisme, de sexisme et d&rsquo;autres ismes, il ne serait pas capable de s&rsquo;attaquer efficacement aux préjudices. Par exemple, si nous voulons réduire (ou mettre fin) à la violence sexuelle et sexiste, le fait de mettre quelques auteurs en prison ne fait pas grand-chose pour arrêter les nombreux autres auteurs. Cela ne change rien à une culture qui rend ce préjudice imaginable, ne responsabilise pas les auteur.e.s de ces actes, ne favorise pas leur transformation et ne répond pas aux besoins des survivant.e.s.
Un mouvement de défense de la justice transformatrice, principalement mené par des survivant.e.s noir.e.s, indigènes et de couleur, a émergé au cours des deux dernières décennies pour offrir une vision différente de la résolution des violences et de la transformation de nos communautés.
Un monde sans mal n&rsquo;est pas possible et n&rsquo;est pas ce qu&rsquo;une vision abolitionniste prétend réaliser. La politique et la pratique abolitionnistes soutiennent plutôt que le fait de se débarrasser des gens, en les enfermant dans des prisons, ne fait rien de significatif pour prévenir, réduire ou transformer le mal dans son ensemble. Cela n&rsquo;encourage que rarement, voire jamais, les gens à assumer la responsabilité de leurs actes. Au contraire, notre système judiciaire accusatoire décourage les gens à reconnaître, et encore moins à assumer la responsabilité des préjudices qu&rsquo;ils ont causés. Dans le même temps, il nous permet d&rsquo;éviter d&rsquo;avoir à nous demander mutuellement des comptes, et de les déléguer à une tierce partie &#8211; une tierce partie qui a été créée pour dissimuler les échecs sociaux et politiques. C’est vers une voie complètement différente de prise en charge des préjudices que nous emmène l’imaginaire abolitionniste.
Aucun d&rsquo;entre nous n&rsquo;a toutes les réponses, sinon nous aurions déjà mis fin à l&rsquo;oppression. Mais si nous continuons à construire les mondes que nous voulons, à essayer de nouvelles choses et à apprendre de nos erreurs, de nouvelles possibilités apparaissent.
Voici comment commencer.
Tout d&rsquo;abord, lorsque nous entreprenons d&rsquo;essayer de transformer la société, nous devons nous rappeler que nous devrons également nous transformer nous-mêmes. Notre imagination de ce que peut être un monde différent est limitée. Nous sommes profondément empêtrés dans les systèmes mêmes contre lesquels nous nous organisons. La suprématie blanche, la misogynie, le validisme, le classisme, l&rsquo;homophobie et la transphobie existent partout. Nous avons tous si bien intériorisé ces logiques d&rsquo;oppression que si l&rsquo;oppression devait prendre fin demain, nous serions susceptibles de reproduire les structures précédentes. Le fait d&rsquo;être intentionnellement en relation les uns avec les autres, de faire partie d&rsquo;un collectif, aide non seulement à imaginer de nouveaux mondes mais aussi à nous imaginer différemment. Rejoignez quelques-unes des nombreuses organisations, collectifs ou groupes religieux qui s&rsquo;efforcent d&rsquo;apprendre et de désapprendre &#8211; par exemple, ce que l&rsquo;on ressent lorsqu&rsquo;on est réellement en sécurité ou ceux qui nomment et contestent la suprématie blanche et le capitalisme racial.
Deuxièmement, nous devons imaginer et expérimenter de nouvelles structures collectives qui nous permettent de prendre des mesures davantage fondées sur des principes éthiques, comme l&rsquo;adoption d&rsquo;une responsabilité collective pour résoudre les conflits. Nous pouvons tirer des leçons des mouvements révolutionnaires, comme le Mouvement des travailleurs sans terre du Brésil (Movimento dos Trabalhadores Rurais Sem Terra), qui ont constaté que lorsque nous créons des structures sociales moins hiérarchisées et plus transparentes, nous réduisons la violence et les préjudices.
Troisièmement, nous devons simultanément nous engager dans des stratégies qui limitent les interactions entre les gens et le système pénal. Les abolitionnistes s’investissent pour cela régulièrement dans des campagnes et des actions d&rsquo;entraides et de solidarité. Nous devons nous rappeler que l&rsquo;objectif n&rsquo;est pas de créer un système carcéral et policier plus doux car, comme je l&rsquo;ai déjà remarqué, un système carcéral et policier plus doux ne répondra pas mieux aux préjudices. Au contraire, nous voulons nous défaire de ces systèmes en créant le monde dans lequel nous voulons vivre.
Quatrièmement, comme le dit bien l&rsquo;universitaire et militante Ruth Wilson Gilmore, la construction d&rsquo;un monde différent exige non seulement que nous changions notre façon de traiter les préjudices, mais aussi que nous changions tout. Le PIC est lié dans sa logique et son fonctionnement à tous les autres systèmes &#8211; de la façon dont les étudiants sont poussés hors des écoles lorsqu&rsquo;ils n&rsquo;obtiennent pas les résultats escomptés à la façon dont les personnes handicapées sont exclues de nos communautés, en passant par la façon dont les travailleurs sont traités comme des objets jetables.
Commençons notre aventure abolitionniste non pas par la question « Qu&rsquo;avons-nous maintenant et comment pouvons-nous l&rsquo;améliorer ? Demandons-nous plutôt : « Que pouvons-nous imaginer pour nous-mêmes et pour le monde ? » Si nous faisons cela, alors des possibilités illimitées d&rsquo;un monde plus juste nous attendent.

L’ aventure abolitionniste

Nous viendrons présenter le livre lundi 8 novembre à 18h30 à l&rsquo;Anamorphose.

Lille

Samedi 6 Novembre, à 19h, nous présenterons le livre à la Librairie Par Chemin

Bruxelles

Oui, dites au monde que nous en avons marre. Mais, Noirs libéraux, sachez que nous en avons fini avec vous aussi.
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Alors que vous vous préparez à tenter de détourner le travail des radicaux, à vous infiltrer en portant nos vêtements et en vous glissant dans la foule en prétendant que vous avez toujours été là et que vous êtes nous, sachez que nous vous voyons. Même maintenant, alors que vous préparez vos programmes d&rsquo;études édulcorés sur Black Lives Matter et vos manuscrits de livres sur « L&rsquo;espoir et le printemps noir à l&rsquo;époque du Coronavirus », qui sont maintenant prêts pour l&rsquo;impression, remplis comme ils le sont de la même bouillie peu lumineuse et sans imagination sur « l&rsquo;amélioration des relations raciales », l' »antiracisme » rassurant et les « moyens d&rsquo;aller de l&rsquo;avant ». Nous vous voyons. Nous savons pourquoi vous êtes venus.
Vous êtes ici pour traduire un soulèvement. Vous êtes ici pour montrer votre peau noire afin de pouvoir revendiquer le manteau d&rsquo;autorité sur la négrophobie que les libéraux blancs vous ont conféré. Vous êtes ici pour vous asseoir à leur table, devant leurs caméras. Votre visage rayonnant à travers le monde fournit l&rsquo;interprétation la plus sûre possible d&rsquo;une révolution en capacité de contrôler ses possibilités et d&rsquo;écarter la menace de l’abolition par une réforme aussi douce et inefficace que possible.
Bien que les soulèvements soient menés par des radicaux, nous sommes exclus du débat public. Ni le radical noir, ni la pensée radicale noire n&rsquo;ont droit à un temps d&rsquo;antenne. Au lieu de cela, nous sommes obligés de supporter qu&rsquo;on parle de nous et que la révolution pour laquelle nous nous sommes battus soit désamorcée et reconditionnée pour être acceptable pour un public blanc libéral.
Nous vous voyons vous préparer pour votre mission. Vous ne serez pas en mesure de vous fondre dans la foule cette fois-ci.
Aucune interprétation d&rsquo;une révolution n&rsquo;est nécessaire. Ses commentateurs ne doivent pas être les personnes qui, hier, étaient trop heureuses de s&rsquo;asseoir à la table des nationalistes blancs et qui ont pris des photos souriantes avec la « bonne police ».
Elle ne peut pas être racontée par les mêmes personnes qui &#8211; aux côtés de leurs collègues libéraux blancs &#8211; sautent sur les radicaux noirs, nous assommant de citations fatiguées de Martin Luther King Jr dans une tentative de discipliner notre colère et de fixer les limites de notre action. Pas par les mêmes personnes qui vomissent King à chaque occasion, le brandissant comme une massue contre ceux qu&rsquo;ils ont formés à la croyance que King est roi et que sa parole fait loi.
Il s&rsquo;agit d&rsquo;un culte de Martin Luther King soutenu, d&rsquo;une part, par le pouvoir des médias, des écoles et des entreprises libérales blanches qui l&rsquo;ont vidé du peu d&rsquo;anticolonialisme qu&rsquo;il avait afin de l&rsquo;exhiber à leurs fins, et d&rsquo;autre part, par le silence effectif de ses contemporains et de ses critiques contemporains.
Nous avons dû endurer la réduction au silence de personnes comme Kwame Ture, qui a déclaré : « Pour que la non-violence fonctionne, votre adversaire doit avoir une conscience. Les États-Unis n&rsquo;ont pas de conscience. » Nous avons enduré la réduction au silence de personnes comme Assata Shakur, qui a déclaré : « Personne dans le monde, personne dans l&rsquo;histoire, n&rsquo;a jamais obtenu sa liberté en faisant appel au sens moral des personnes qui l&rsquo;opprimaient. »
Non seulement vous avez été complices de la réduction au silence des radicaux, mais en accaparant le micro et en ayant la prérogative sur la façon dont on parle de la lutte des Noir.es et dont on se souvient de leur histoire, vous l&rsquo;avez organisée. Alors même que notre peuple est incarcéré de manière permanente ou qu&rsquo;il est condamné à devenir réfugié et est chassé, il meurt d&rsquo;une seconde mort dans votre amnésie délibérée.
Les critiques radicaux noirs ont prouvé qu&rsquo;ils avaient raison, bien que vous ne le sachiez pas, vu que leurs noms sont peu connus et que vous ne leur avez accordé que peu de place. Lâchez le micro et donnez-le au peuple. Descendez de l&rsquo;estrade et quittez la salle de rédaction. Votre temps est écoulé.
Pendant bien trop longtemps, Noirs libéraux, vous vous êtes permis de domestiquer le radicalisme noir. Parce que nos oppresseurs vous préfèrent à nous et qu&rsquo;au moindre signe de problème, ils se précipitent pour vous trouver afin de parler au nom de tous et toutes les Noir·es, vous avez saisi avec empressement l&rsquo;occasion de monopoliser tous les micros et de nous faire taire. Vous affaiblissez notre révolte par votre narration.
Nous savons qu&rsquo;en ce moment même, vous vous préparez à nous envahir avec vos mains entrelacées, en entonnant cette absurdité de « We Shall Overcome », afin de recadrer la destruction des colonies et de l&rsquo;ordre civil comme une quête de changements politiques.
Vous êtes venus pour doucher le feu de notre révolte tout en prétendant être plus en colère et plus rebelles que les rebelles. Comme si ce n&rsquo;était pas hier que vous vous serriez les coudes avec la police et les politiciens, implorant le calme et convenant que tout cela était bien triste.
Nous savons que, par l&rsquo;immensité de votre pouvoir et la force relative de vos mégaphones, vous aurez quelques succès dans la fraude à venir. Mais vous aurez beau tailler et éviscérer cette révolution et poser sa peau sur votre visage en guise de masque, nous vous verrons toujours.
Nous savons que lorsque nous dirons « abolir les prisons et la police », vous interviendrez au nom de l&rsquo;État et du pouvoir blanc avec votre erreur de traduction intentionnelle en disant que nous demandons « des peines moins sévères et plus de confiance entre la police et la communauté noire. »
Quand nous dirons que nous voulons en finir avec cette histoire, vous direz que nous voulons du « changement ».
Lorsque nous disons que cette colonie de peuplement suprémaciste blanche a le racisme anti-Noir dans son ADN et est incapable de fournir une libération adéquate, vous dites : « L&rsquo;Amérique laisse tomber les Noir.es ».
Nous disons que nous voulons partir d&rsquo;ici. Vous demandez « comment aller de l&rsquo;avant ? ». Comme si nous n&rsquo;entendions pas dans votre ton l&rsquo;espoir que toute ces émeutes puissent être étouffées et que nous puissions passer tranquillement à la prochaine tuerie.
Vous vous obstinez à mal nous traduire.
Libéraux noirs, votre temps est écoulé. Vous avez tenu le micro trop longtemps. Donnez le micro à n&rsquo;importe quel.le manifestant.e dans la rue. Chacun.e d&rsquo;entre eux aura quelque chose de plus perspicace et de plus analytique à dire que vous. Quand vous vous habillez avec nos slogans et que vous passez à la télé, vous ne faites que pleurer. Qu’est-ce qui vous fait pleurer ? Je ne me souviens pas de la dernière fois où j&rsquo;ai autant souri.
Vous avez souri trop longtemps avec nos oppresseurs. Il n&rsquo;y a aucune raison de pleurer quand la résistance se manifeste. Nous aurions pensé que vous seriez extatiques, vous tous qui avez professé être intéressé.es par le changement.
Vous qui parlez avec amour des paysans anglais de 1381 qui, torche à la main, ont émergé des ruines de la peste noire pour brûler les biens des classes dominantes dans l&rsquo;espoir de s&rsquo;émanciper. Mais maintenant, lorsque les Noir.es, qui sont forcé.es de se voir publiquement chassé.es et torturé.es à mort chaque semaine, se soulèvent, vous tentez de les éloigner de leurs briquets.
Lorsque la cible commence à brûler, les libéraux noirs se battent plus durement pour l&rsquo;éteindre que ses propriétaires. Mais comme Malcolm X l&rsquo;a dit : « Vous aviez un autre nègre sur le terrain. Le nègre de la maison était en minorité. Les masses &#8211; les nègres des champs étaient les masses. Ils étaient majoritaires. Quand le maître tombait malade, ils priaient pour qu&rsquo;il meure. Si sa maison prenait feu, ils priaient pour qu&rsquo;un vent vienne attiser la brise. »
Ils vous ont fait monter sur la tribune, mais nous sommes plus nombreux que vous. Votre plus grand tour de passe-passe a été de faire croire que c&rsquo;était vous qui représentiez la majorité des Noir·es et que ceux qui étaient radicalement opposés à la police coloniale étaient rares. Maintenant, vous nous voyez par milliers. Arrêtez de pleurer.
X : « Cet Oncle Tom portait un mouchoir sur la tête. Cet Oncle Tom porte un chapeau haut de forme. Il est vif. Il s&rsquo;habille comme vous. Il parle la même phraséologie, la même langue. Il essaie de la parler mieux que vous. Il parle avec les mêmes accents, la même diction. Et quand vous dites « votre armée », il dit « notre armée ». Il n&rsquo;a personne pour le défendre, mais chaque fois que vous dites « nous », il dit « nous ». « Notre président », « notre gouvernement », « notre Sénat », « nos députés », « notre ceci et notre cela ». Et il n&rsquo;a même pas de place dans ce « nous », même au bout de la ligne. Voilà donc le nègre du vingtième siècle. »
Libéraux noirs, alors que nous nous préparons à la deuxième vague de répression de votre gouvernement, rappelez-vous que nous vous voyons toujours. Lorsque votre police, votre garde nationale, vos chiens sont lâchés sur nous, lorsque votre président P W Botha/Bull Connor, qui a milité pour un Sharpeville 1960 contre les migrants<a href="#sdfootnote1sym" name="sdfootnote1anc">1</a>, se prépare à commettre des atrocités, malgré nos cris masqués, nos pierres et nos pancartes, nous vous voyons toujours. Nous savons pourquoi vous êtes venus. Mais vous arrivez trop tard.
Pour la première fois depuis longtemps, nous avons aussi été vu.es et nous savons que nous ne sommes pas seul.es. Auparavant, nous aurions peut-être fait un pas penaud, en demandant poliment d&rsquo;envisager des solutions plus radicales, en songeant au fait que nous nous déplacions, vulnérables, nus et seuls, dans une zone dégagée, entourés de chiens d&rsquo;attaque.
Mais maintenant que nous nous sommes avancé.es courageusement, sans bouclier, dans les centres de la suprématie blanche, nous avons découvert que nous sommes couvert.es par une multitude de bonnes personnes. Regardez le monde. Nous ne sommes pas seul.es. Alors que vous sautez dans le train en marche et tentez de nous arracher les rênes, sachez que c&rsquo;est le moment des radicaux noirs. 

Regardez-nous.

Les radicaux noirs sont là pour rester. Lâchez ce micro et sortez avant de vous faire « piller ». Et remballez ces posters de Barack et Michelle avec vous. Ils ne nous ont jamais appartenu.

L&rsquo;arc de l&rsquo;univers moral est long mais il penche vers Malcolm<a href="#sdfootnote2sym" name="sdfootnote2anc">2</a>.

La paix après la révolution.


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<div id="sdfootnote1">
<a href="#sdfootnote1anc" name="sdfootnote1sym">1</a>  NdT : P W Botha était un politicien d’Afrique du Sud, adepte des théories nazies.
Bull Connor était un politicien des années 1960 devenu symbole du racisme institutionnel, il envoyait les chiens contre les militant.es des droits civiques. L’auteur fait référence à Trump, dont il a été révélé qu’il souhaitait utiliser des alligators contre des migrants.
Sharpeville fait référence à un massacre en 1960 dans un ghetto d’Afrique du Sud, par des policiers qui ont tiré dans la foule de milliers de personnes rassemblées en protestation contre un passeport intérieur confortant la ségrégation, devant un commissariat.
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<div id="sdfootnote2">
<a href="#sdfootnote2anc" name="sdfootnote2sym">2</a>  Référence à une phrase de Martin Luther King : « L’arc de l’univers moral est long mais il penche vers la justice ».
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Libéraux noirs, votre temps est écoulé

Philly Stands Up, pour une responsabilité communautaire

À la différence d’autres écrits militants qui prennent comme point de départ la confrontation avec la police (manifestations, arrestations, expulsions de lieux…), celui-ci insiste sur des moments ordinaires de nos vies : une panne de voiture, une soirée un peu trop bruyante, quelqu’un qui pète un cable, etc. Ici pas d’arguments budgétaires ou gestionnaires pour réduire ou couper les budgets de la police (#Defundthepolice). À la place, une volonté de s&rsquo;organiser à la base, avec les gens de son entourage, pour saper le besoin du recours aux forces de l’ordre. Ce texte part donc de ce que chacun⋅e, en tant qu’ille est lié⋅e à des communautés (bande d’amis, voisinage, club d’activité, famille, etc.), peut faire quand ille est confronté⋅e à quelque chose d&rsquo;inhabituel, à une situation qui dérape ou qui pose visiblement problème.
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Appeler la police, souvent, aggrave la situation, fait courir des risques et provoque de la violence. Chaque fois qu’on demande de l’aide à la police, on l’invite dans son entourage, ce qui met en danger des personnes qui peuvent déjà être dans des situations à risque. Parfois, les gens pensent qu’appeler la police est la seule manière de régler des problèmes. Mais l’on peut construire des réseaux d’entraide et de confiance, qui permettent de mieux prendre en main des conflits nous-mêmes et d’aller vers des formes de justice transformatrice<a href="#sdfootnote1sym" name="sdfootnote1anc">1</a>, tout en gardant la police à distance.
 
1 – Ne te sens pas obligé⋅e de défendre la propriété – surtout la propriété « privée » des grandes entreprises. Avant d’accuser quelqu’un⋅e ou de contacter la police, demande-toi si quelqu’un⋅e est violenté⋅e ou mis⋅e en danger par le « vol » ou le dommage d’une propriété. Si la réponse est « non », alors laisse faire.
 
2 – Si quelque chose qui t’appartiens est volé et que tu as besoin de faire enregistrer l’infraction afin de toucher l’assurance ou pour une autre raison, vois si tu peux aller au commissariat de police plutôt que de faire venir les flics au sein de ton entourage. Sans t’en rendre compte, tu pourrais faire courir un risque à quelqu’un⋅e de ton voisinage.
 
3 – Si tu rencontres quelqu’un⋅e présentant un comportement qui paraît « étrange » à tes yeux, n’en conclus pas qu’il ou elle est sous l’emprise de produits stupéfiants en plein sur la voie publique. Une lésion cérébrale ou une crise liée à une maladie peuvent provoquer des symptômes similaires. Demande-lui si ça va, s’il ou elle est dans un état de santé particulier et s’il ou elle a besoin d’aide.
 
4 – Garder une liste de numéros de ressources communautaires, comme une ligne d’écoute en cas de situations compliquées (tentative de suicide, mise en danger d’autrui, etc.). Quand la police est contactée pour « gérer » des situations comme celle-là, les personnes qui ont des troubles mentaux ont 16 fois plus de risque d’être tuées par les flics que les autres<a href="#sdfootnote2sym" name="sdfootnote2anc">2</a>.
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5 – Si tu vois une personne arrêtée sur la chaussée à cause d’un problème de voiture, tu peux t’arrêter et lui demander si elle a besoin d’aide ou si tu peux appeler une dépanneuse. Si la police s’en mêle, elle peut mettre des amendes abusives, cibler celles et ceux qui n’ont pas de papiers, ou pire encore<a href="#sdfootnote3sym" name="sdfootnote3anc">3</a>.
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6 – Réfléchis à deux fois avant d’appeler la police, lorsqu’une personne te semble suspect⋅e. Est-ce que sa race, son genre, son ethnicité, sa classe ou son mode d’habitat influence ton choix ? Des coups de fils comme ça peuvent mettre en jeu la vie de beaucoup de gens.
 
7 – Encourager les professeurs, les collègues et les organisateurs⋅trices d’événements à ne pas convier la police dans les classes, les lieux de travail et les espaces publics<a href="#sdfootnote6sym" name="sdfootnote6anc">4</a>. À la place, œuvrer pour une culture de l’attention des un⋅es aux autres, sans mettre par inadvertance qui que ce soit en danger. Si on fait partie d’un groupe qui organise un rassemblement ou une manifestation, ne pas demander d’autorisation à la police et éviter toute forme de coopération avec elle<a href="#sdfootnote7sym" name="sdfootnote7anc">5</a>.
 
8 – Si un⋅e voisin⋅e fait la fête et que le bruit te gêne, va voir, va lui parler. Apprendre à connaître tes voisin⋅es lors d’une fête de quartier, est un bon moyen de rendre moins embarrassant le fait de leur demander de faire moins de bruit, ou bien de trouver un⋅e autre voisin⋅e qui veut bien le faire à ta place.
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9 – Si tu vois quelqu’un⋅e pisser en public, regarde ailleurs ! Souviens-toi que beaucoup de sans-abris n’ont pas d’accès facile à des toilettes.
 
10 – Organiser et participer à des ateliers de désescalade ou de résolution de conflit, de secourisme et d’auto-défense, dans ton entourage, dans ton école, à ton travail ou au sein de ton comité de quartier.
 
11 – Le street art c’est beau ! Ne signale pas des graffitis ou des artistes de rue. Si tu vois une œuvre qui contient des propos fascistes ou haineux, peins par-dessus, toi-même ou avec tes ami⋅es.
 
12 – Souviens-toi que la police peut exacerber des situations de violence domestique. Tu peux soutenir des ami⋅es et des voisin⋅es victimes de violence, en les accueillant, en les conduisant en lieu sûr ou en prenant soin de leurs enfants. Utilise des ressources communautaires comme des lieux d’entraide et des lignes d’écoute.
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Des communautés fortes rendent la police obsolète !
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<div id="sdfootnote1">
<a class="sdfootnotesym" href="#sdfootnote1anc" name="sdfootnote1sym">1</a> NdT : La justice transformatrice vise à arrêter de régler les conflits en passant par la punition (exclusion, châtiment, humiliation, etc.) et défend une résolution des problèmes par le dialogue entre auteur-victime-proches, la compréhension mutuelle et la responsabilisation du milieu dans lequel s’est produit le tort.
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<div id="sdfootnote2">
<a class="sdfootnotesym" href="#sdfootnote2anc" name="sdfootnote2sym">2</a> NdT :Ici les chiffres sont moins importants mais ces situations existent aussi. Comme l&rsquo;histoire de <a href="https://www.liberation.fr/societe/2011/09/27/menottage-fatal-pour-un-colosse-autiste_763914">Serge Partouche</a>, autiste, tué par trois policiers, lors d’un plaquage ventral en septembre 2011 à Marseille. Ou celle de <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://www.streetpress.com/sujet/1591176970-qui-zar-muhammad-miakhil-jeune-refugie-afghan-tue-par-police-violences-immigration">Miakhil Zar Mohammad</a>, un demandeur d&rsquo;asile sans-papier afghan de 25 ans, abattu par la police le 15 avril 2020 en plein confinement dans un parc de la Courneuve. Alors même que ses proches s’inquiétaient de ses problèmes psychiques et la dissociation de sa personnalité, Mikhail n’a pas reçu de soin. En France, il est admis qu’environ 70 % de la population carcérale souffre de trouble psychique (avant et/ou après l’incarcération).
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<div id="sdfootnote3">
<a class="sdfootnotesym" href="#sdfootnote3anc" name="sdfootnote3sym">3</a> NdT :  Les contrôles routiers peuvent être un point de départ/l&rsquo;occasion de violences policières. La mort de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_C%C3%A9dric_Chouviat">Cédric Chouviat</a> en janvier 2020 nous le rappelle.
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<div id="sdfootnote6">
<a class="sdfootnotesym" href="#sdfootnote6anc" name="sdfootnote6sym">4</a> NdT : Aux USA, certains services de police municipale ou à l’échelle du comté gèrent parfois les entrées et sorties de l’école. Certaines facs ont leur propre service de police.
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<div id="sdfootnote7">
<a class="sdfootnotesym" href="#sdfootnote7anc" name="sdfootnote7sym">5</a> NdT : Se donner les moyens de l&rsquo;auto-défense dans les rassemblement et les manifestations est une vrai question, d&rsquo;autant plus qu’il arrive que les militants d’extrême droite se pointent lourdement armés. Néanmoins, le fait d&rsquo;apprendre à se servir d&rsquo;armes à feu et de les sortir dans la rue fait débat au sein des mouvements sociaux américains. 
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<div id="sdfootnote8">
<a class="sdfootnotesym" href="#sdfootnote8anc" name="sdfootnote8sym"></a>
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Si tu vois quelque chose, fais quelque chose ! 12 choses à faire plutôt que d’appeler la police

Qu’est-ce qui nous met vraiment en sécurité ? La justice transformatrice plutôt que la police

La « House of Umoja » est d&rsquo;abord une petite maison d&rsquo;édition basée à Philadelphie, des bénévoles qui publie un journal de quartier. Lancé en 1968, le projet est porté par Frankie Brown dite « Queen Mother Falaka Fattah », journaliste, aidée par son mari, David Fattah, enseignant. L&rsquo;idée lui est venue à la sortie d&rsquo;une conférence nationaliste noire : créer un moyen de communication pour sa communauté. Un an plus tard, le couple Fattah apprend qu&rsquo;un de leur six fils a rejoint un gang. Ils lui proposent alors de l&rsquo;accueillir chez eux, ainsi que d&rsquo;autres membres de son groupe, plutôt que de ne rien faire ou de couper les ponts avec lui. Plusieurs membres du gang acceptent l&rsquo;invitation. À partir de là, la maison Umoja devient une expérience d’auto-organisation, une petite communauté centrée sur la famille et la culture africaine. Le texte qui suit le montre bien, tirée du livre Instead of Prisons<a class="sdfootnoteanc" href="#sdfootnote1sym" name="sdfootnote1anc">1</a>, fer de lance de l’abolitionnisme contemporain. C’est l’époque du Black is Beautiful et du Black Power, de la réaffirmation d’une culture et d’une puissance Noire. En développant des rituels inédits, en témoignant de l&rsquo;importance donnée à l&rsquo;estime de soi et au fait d&rsquo;être gardien de son frère, les Fattah tentent de sortir les jeunes de la rue, de la violence armée et de la case prison qui se profile à l’horizon. Car entre 1964 et 1974, au moins 300 décès peuvent été attribués aux guerres entre gangs rivaux, à l’échelle de toute la ville. David Fattah, à force de persévérance, arrive à faire signer à plusieurs dizaines de gangs un traité de paix en 1974. Le Imani Peace Pact se base sur des principes comme l&rsquo;intégrité et le respect de la parole donnée. À partir de cette période, les homicides liés aux gangs diminuent alors dans la ville.
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La maison Umoja sert non seulement de lieu de médiation entre gangs, mais aussi de lieu de ressource pour les jeunes de la rue. L&rsquo;histoire veut que les Fattah laissent la porte d&rsquo;entrée sans verrou pour que les jeunes puissent trouver refuge à toute heure du jour ou de la nuit. Ils y trouvent beaucoup de choses qu’ils n’ont pas ailleurs : un repas et une veste chaude, des temps de discussions avec les parents en galère ou les petites amies « en colère », une réunion tous les vendredis soirs pour régler les conflits en cours, des cours pratiques et obligatoires, de l&rsquo;aide pour trouver un emploi ou une simple cravate pour un entretien d&#8217;embauche, un avocat pour plaider en sa faveur et même du « courage » nécessaire pour se rendre après une fusillade. Les membres du Moon Gang, de la Junior Black Mafia, ou de la Brickyard savent qu&rsquo;il existe désormais une possibilité de répit face à l&rsquo;influence mortelle de la rue. Pendant ces pauses, ils peuvent faire un choix différent sur la façon de gérer un affront, imaginer un avenir autre que celui qui les destine à terminer en prison ou au cimetière. En 40 ans, environ 3000 garçons sont passés par cette maison. Certes, cette initiative a réussie à sauver des vies, à faire baisser la violence intracommunautaire et sortir des jeunes gens de la misère. Mais la visée politique du projet est en fait beaucoup plus ambiguë. La maison Umoja ne vise ni transformation sociale, ni l’abolition des prisons ni la libération noire. 
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Le projet constitue surtout une tentative de tirer d&rsquo;affaire les jeunes, de les remettre sur les rails de la vie ordinaire : suivre des études et se dégotter un boulot. Aussi, contrairement à ce que dit le texte qui suit, la maison Umoja a en réalité été énormément subventionnée, à coup de centaines de milliers de dollars, dès le début des années 1970. Plutôt qu&rsquo;un projet autonome, elle est assez vite devenue un rouage dans la grande machinerie du système pénal et du travail social à Philadelphie. C’est peut-être une alternative à la prison, mais elle n’a pas cherché à empêcher les jeunes noirs de se retouver condamnés à des boulots à la marge, précaires. Pour finir, ses dirigeants ont joué le jeu de la politique institutionnelle, avec tous les vices que ça implique. Comme en 1970, lorsque la maison Umoja s&rsquo;est jointe à d&rsquo;autres « groupes de base » pour créer une liste de candidats noirs éligibles (dont David Fattah fait partie) et pour pousser les jeunes des gangs à s&rsquo;inscrire sur les listes électorales<a href="#sdfootnote2sym" name="sdfootnote2anc">2</a>. Comme lorsqu&rsquo;ils ont accepté de soutenir l’ancien commissaire de police devenu maire, Frank Rizzo, dans sa tentative de changer la charte municipale, ce qui lui permettrait de se présenter pour un troisième mandat consécutif. Le même Frank Rizzo qui était un fervent opposant à la déségrégation raciales des écoles de Philadelphie, à la construction de logements sociaux dans les quartiers blancs et, au contraire, un soutien indéfectible des violences et des intimidations policières. 
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Aujourd&rsquo;hui, la maison Umoja possède certes vingt-deux bâtiments dans le même quartier, mais elle n&rsquo;accueille plus personne depuis 2010. Les difficultés financières et l’âge avancée de Falaka Fattah ont eu raison du projet communautaire. Sous la direction d&rsquo;un des petit-fils des fondateurs, la transformation est en cours. Il cherche à obtenir le soutien du gouvernement local et des associations à but non lucratif dans ce processus. L’ancienne maison, aujourd’hui organisation, va prochainement devenir un campus communautaire pour l’innovation des hautes technologies. 
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La Maison Umoja (« unité » en langue Swahili<a href="#sdfootnote3sym" name="sdfootnote3anc">3</a>) est un petit projet à Philadelphie, qui se concentre sur l’aide aux jeunes Noirs membres de gang<a href="#sdfootnote4sym" name="sdfootnote4anc">4</a>. Il est « controversé » parce que ses leaders manque de formation en travail social et parce qu’il s’empare de l’habiter d’une façon non-conventionnelle.
Sister Falaka Fattah et son mari, Black Davis, chapeautent plusieurs maisons pavillonnaires à deux niveaux, dans une rue étroite de Philadelphie Ouest. Le projet a commencé en 1969, après que Black Davis –un ancien membre de gang– a étudié la jeunesse Noire pendant trois mois. Afin de collecter des informations, il a fréquenté les « bars, les salles de billard, a participé à de nombreuses funérailles et s’est rendu dans des salles de soin d’urgence –juste traîner au coin de la rue en gros. »
Black Davis explique le problème des gangs essentiellement par le fait que les besoins des jeunes gens ne sont pas satisfaits par leurs familles.
Les Fattahs ont établi que ce dont il y avait besoin, c’était la recréation de la famille – donner à ceux qui sont sans famille, ou avec une famille fragmentée, une place où se sentir désiré. Sister Falaka a commencé à voir des solutions possibles à la violence des gangs de rue dans « la force de la famille, dans des concepts tribaux et dans les systèmes de valeurs Africains ». Un appel bien différent des solutions avancées par les systèmes « correctionnels » !
L’adaptation du concept Africain de « famille élargie », plus le fait de parler Swahili, apportent aux membres de gang des alternatives à leur culture de rue.
Même s’ils n’avaient aucune source de financement, les Fattahs ont invité 15 membres du Clymer Street, un gang du sud de Philadelphie, à vivre avec eux et leurs six fils dans une maison pavillonnaire du nord de Frazier Street. Tous les membres de gang avaient entre 15 et 17 ans –un âge où « il est difficile de rester en vie ou hors de prison », fait remarquer Sister Falaka. Le leader du gang, ou « runner », s’était vu menacé toute sa vie par un autre gang et la police le recherchait.
Après un an au cours duquel Sister Falaka et Black David leur ont donné des cours particuliers d’anglais, de mathématiques et d’économie, avec une préparation aux entretiens d’embauche, Sister Falaka se souvient : « nous étions tous en vie, personne n’était en prison et personne ne voulait rentrer chez soi –et en même temps, on en avait ramassé sept d’autres gangs en plus ».
Du groupe d’origine, sept sont maintenant à l’université, sept ont un travail normal et un est en prison. Les membres du gang Clymer Street qui ne sont pas venus à la Maison Umoja sont aujourd’hui parmi les leaders Noirs du crime organisé à Philadelphie, selon Sister Falaka.
Bien que le service municipal de la Protection sociale (Department of Public Welfare) a initialement décliné la demande que les garçons soient placés ici, demande émise par les agents de probation et refusée au motif que la maison n’était pas assez orthodoxe, le service a fini par voir l’importance de la Maison Umoja. Le service de la Protection sociale, aux côtés d’autres agences de la ville, contribuent à présent aux financements des placements.
 
Depuis ses débuts, la Maison Umoja a abrité plus de 300 garçons et jeunes hommes, appartenant à 73 gangs de rue différents. On en recense seulement 10 qui ont été arrêtés après avoir quitté la maison.
Au cours de la dernière décennie, les guerres de gang ont tué environs 30 personnes par an à Philadelphie, presque tous Noirs, mais en 1975 le nombre a chuté de moitié. Les experts en justice criminel pensent que la Maison Umoja a joué un rôle considérable là-dedans. Un accord a été trouvé par les gangs de tous les coins de la ville, pour que la Maison Umoja soit un territoire neutre. Aucune personne habitant ce lieu ne peut être blessée. La Maison sert de cellule de crise, afin d’aider à éviter les guerres de gang et à prévenir des tueriesau cas où des disputes font éruption.
La recette de Sister Falaka est basée sur le sentiment qu’un gang de rue apporte à ses membres la même sécurité émotionnelle et matérielle que le ferait une famille élargie. « La Maison Umoja, ce n’est pas séparer des gangs », dit Sister Fattah. « Il s’agit d’arrêter les tueries ».
Mais la Maison s’assure aussi bien que ses membres savent se battre avec leurs mains, qu’elle leur enseigne à reconnaître d’autres genres de gangs –le genre que Sister Falaka appelle « le gang de la mairie et le gang de Washington qui s’est bien tiré du scandale Watergate<a class="sdfootnoteanc" href="#sdfootnote5sym" name="sdfootnote5anc">5</a> ».
Tous les frères –c’est ainsi que les membres de la Maison sont nommés– gagnent de l’argent avec des boulots ordinaires, pour payer les frais de transport, pour avoir de l’argent de poche et pour la cotisation symbolique à la Maison. Plus importants que l’argent : les noms Africains que les membres de la Maison Umoja obtiennent – au titre de leurs efforts à maîtriser la philosophie de la Maison, de l’aide qu’ils se donnent les uns aux autres, du travail qu’ils fournissent pour améliorer la Maison et servir la communauté. Les frères doivent avoir un prénom Africain, puis ils passent sept étapes pour obtenir la pleine appartenance à la famille élargie. À ce moment, on leur donne le nom de famille, Fattah.
Les frères suivent des coursselon la composante africaine du programme de la Maison. Ils vont également dans les écoles normales de Philadelphie pour une éducation générale ou professionnelle. Actuellement, le groupe de frères compte sept étudiants à l’université publique de Philadelphie, qui ont tous obtenu les certificats d’équivalence pour le lycée lorsqu’ils vivaient à la Maison.
Sister Falaka ne pense pas qu’il serait facile de reproduire la Maison Umoja dans d’autres villes, mais elle dit que ce n’est pas impossible. Si deux frères d’une autre ville viennent vivre dans la Maison pour quelques mois, puis qu’ils y retournent et prennent des frères avec eux, surtout ceux qui ont obtenu le nom Fattah, cela pourrait marcher. « Mais l’on ne peut pas rédiger un manuel », dit-elle. « La Maison Umoja est une famille, pas une agence sociale… »
Sister Falaka reconnaît quelques points « négatifs » au projet. L’un deux est la mauvaise image de la Maison au sein du quartier. Même si un sondage d’opinion publique, réalisé il y a deux ans, a montré que 70 % des personnes interrogées soutenaient la Maison, Sister Falaka affirme: « On veut que ça soit plus. Les gens évitent la rue Frazier. On veut que la communauté n’ait pas peur de gamins qui ont l’air dur. » L’enquête d’opinion a été réaliséeen porte-à-porte, par les frères de la Maison Umoja et d’autres jeunes, dans le cadre d’un Projet du Corps des Jeunes du Quartier (Neighborhood Youth Corps Project).
 
Les problèmes continus avec la police soulèvent une autre difficulté pour la Maison Umoja. Si quelque chose est signalé volé dans le quartier, dit Sister Fattah, la police considère que l’un des frères est responsable. Les commandants de la police du coin, après avoir rencontré la Soeur, ont accepté de l’appeler dans des moments de difficulté, plutôt que « d’enfoncer les portes ».
 
La Maison Umoja ne devrait jamais galérer pour des fonds. C’est un exemple rare d’auto-organisation par les gens de la communauté, qui a répondu aux besoins auparavant conçus comme « insatisfaisables ». Elle mérite un large soutien de la communauté et des agences de financement.
 
 
<div id="sdfootnote1">
<a class="sdfootnotesym" href="#sdfootnote1anc" name="sdfootnote1sym">1</a>  Instead of Prison: a Handbook for Abolitionnists, publié en 1976 par le Prison Research Education Action Programme (PREAP), réédité en 2005 par Critical Resistance.
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<div id="sdfootnote2">
<a class="sdfootnotesym" href="#sdfootnote2anc" name="sdfootnote2sym">2</a>  « Nous y allions gang par gang. Dave les a fait descendre pour les inscrire sur les listes électorales et le responsable de l&rsquo;inscription a été complètement secoué. [&#8230;] Ils avaient une section où ils devaient inscrire leur profession et ils inscrivaient « membre de gang » ». Voir le site : philadelphianeighborhoods.com.
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<div id="sdfootnote3">
<a class="sdfootnotesym" href="#sdfootnote3anc" name="sdfootnote3sym">3</a>  Groupe de langues bantoues de l&rsquo;Afrique de l&rsquo;Est, officiel notamment au Kenya, Ouganda, Rwanda et Tanzanie.
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<div id="sdfootnote4">
<a class="sdfootnotesym" href="#sdfootnote4anc" name="sdfootnote4sym">4</a>  Cette partie est basée sur l’article « Philadelphia’s House of Umoja », New York Times, February 23, 1976, sur un article de Corrections Magazine, May-June 1975, pp. 45-47, également sur une interview de Sister Falaka Fattah par le PREAP, le 8 juin 1976.
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<div id="sdfootnote5">
<a class="sdfootnotesym" href="#sdfootnote5anc" name="sdfootnote5sym">5</a>  Affaire d&rsquo;espionnage politique qui commence en 1972 avec l&rsquo;arrestation, à l&rsquo;intérieur de l&rsquo;immeuble du Watergate, de cambrioleurs dans les locaux du Parti démocrate à Washington et qui aboutit, en 1974, à la démission de Richard Nixon, alors président des États-Unis. Ce scandale a contribué au cynisme exprimé par les Américains à l’encontre du fonctionnement de la Maison-Blanche et du statut des dirigeants politiques en général.
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La maison Umoja

Nous vivons dans une ville, mais beaucoup des Whanau<a class="sdfootnoteanc" href="#sdfootnote1sym" name="sdfootnote1anc">1</a> de mon mari, ou de sa famille élargie, vivent dans la vallée où il a grandi à environ 40 kilomètres de là. Mon mari et son frère sont réputés pour un certain nombre de choses, notamment pour prolonger la durée de vie de leurs voitures et de leurs camionnettes en utilisant des articles très techniques comme de la ficelle et du fil de fer, ou pour partager ces véhicules pour diverses tâches comme le déplacement de meubles ou le transport de parents, de matériaux de construction, de pièces de tracteur, de rongoa &#8211; plantes médicinales traditionnelles-, d&rsquo;anguilles, de légumes, de chiens et de porcs (morts ou vivants). Ils se rendent en ville, sur la côte, pour plonger à la recherche de fruits de mer, pour des réunions interminables, pour visiter leurs Whanau. Ils parcourent de nombreux kilomètres de routes de terre dans et autour de la vallée, à travers les inondations ou la poussière selon la saison, dans ces voitures rafistolées, cabossées, précieuses.
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Il y a un certain nombre de choses à savoir sur la vallée &#8211; l&rsquo;une d&rsquo;elles est que les 33 derniers enfants du monde appartenant à cette communauté (hapu ririki) grandissent et vont à l’école ici, malgré les efforts du gouvernement pour fermer l&rsquo;école. Une autre chose est que la vallée est connue des étrangers et des habitants comme « patu wahine« , ce qui signifie littéralement « battre les femmes », et ce n&rsquo;est pas une blague. La montagne de cette vallée porte le nom de la porte par laquelle les esprits passent pour quitter définitivement cette vie. Cette vallée est aussi celle où mon mari et ses frères et sœurs ont été battus à l&rsquo;école pour avoir parlé dans leur langue maternelle. C&rsquo;est la vallée dans laquelle leur mère les a envoyés pour qu&rsquo;ils soient à l&rsquo;abri de leur père &#8211; de retour parmi son peuple. C&rsquo;est là qu&rsquo;ils trayaient les vaches, tiraient la charrue, nourrissaient les cochons mais avaient souvent faim, et étaient fouettés, battus et pire encore.
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Mon beau-frère vit toujours dans la vallée, dans un groupe de maisons à côté de l&rsquo;école. Il n&rsquo;est donc pas surprenant que l&rsquo;une de nos voitures soit garée près de ces maisons &#8211; juste à côté de l&rsquo;endroit où les enfants jouent. Ce n&rsquo;est peut-être pas non plus une surprise qu&rsquo;en jouant à ce vieux jeu international de lancer de pierres, notre neveu de huit ans ait brisé la vitre arrière de la voiture. Si j&rsquo;avais écouté, j&rsquo;aurais probablement entendu les « oh » et les « ah » des autres enfants qui accompagnaient le bruit du verre qui se brisait, et si j&rsquo;avais été vraiment à l&rsquo;écoute, j&rsquo;aurais également entendu le battement de cœur rapide et effrayé de ce garçon.
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Sa mère est la cousine de mon mari &#8211; et elle nous a téléphoné tout de suite. Elle était impatiente de nous assurer que ce garçon aurait son compte quand son père rentrerait à la maison. Son père est un grand homme avec des mains de chasseur de cochons qui hisse ses cochons sur un crochet à viande sans aide. C&rsquo;est un homme de mouvement et d&rsquo;action, pas un homme qui parle. Ces mains-là porteraient toute la charge de prouver qu&rsquo;il est un homme qui sait comment garder ses enfants à leur place. Battre ce garçon serait sa façon de nous dire qu&rsquo;il a aussi bien appris les leçons de sa propre enfance.
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Alors, avant qu&rsquo;il ne rentre chez lui, nous avons passé des coups de fil dans tous les sens &#8211; de soeur à soeur, de cousin à cousin, de frère &#8211; de belle-soeur à belle-soeur, de femme à mari, de frère à frère. C&rsquo;est parce que mon mari et son frère savent qu&rsquo;il y a des leçons que l&rsquo;on vous apprend quand vous êtes enfant et qu&rsquo;il ne faut pas les transmettre. Le bruit d&rsquo;une main calleuse sur une chair tendre, les gémissements des sœurs qui vous regardent, l&rsquo;odeur de votre propre peur, le goût de votre propre sang et de votre sueur quand vous êtes couché dans la poussière &#8211; inutile, inutile, mieux vaut ne pas naître. C&rsquo;est un programme d&rsquo;études comme aucun autre. Un ensemble de leçons destinées à être répétées à moins que vous ne receviez la grâce de la lucidité et que vous ne choisissiez d&#8217;embrasser un nouvel apprentissage.
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Ainsi, lorsque le père de ce garçon est rentré à la maison et a entendu l&rsquo;histoire de la fenêtre, ce garçon a été protégé par notre aroha<a class="sdfootnoteanc" href="#sdfootnote2sym" name="sdfootnote2anc">2</a> combinée, ou amour, et bonne humeur, par la présence d&rsquo;un oncle senior, par des invitations à décider comment faire réparer la fenêtre dans les plus brefs délais sans que ça ne coûte trop cher. Une fois de plus, des appels téléphoniques ont été échangés et un accord a été conclu sur une réparation appropriée. La façon dont un baril de diesel équivaut à une fenêtre de voiture, c’est une autre histoire.
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Lorsque mon mari est ensuite allé dans la vallée, c&rsquo;était pour prendre la voiture, et ce garçon était un témoin anxieux de son arrivée. Mon mari a aussi de très grandes mains, des mains qui appartiennent à un homme qui a passé la plus grande partie de sa vie à l&rsquo;extérieur. Ce sont ces mains qui ont été tendues à ce garçon pour l&rsquo;étreindre et non le blesser.
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Beaucoup de mauvaises choses se produisent encore dans la vallée, mais de plus en plus on leur donne un nom et on leur résiste. Beaucoup d&rsquo;adultes qui y ont appris leurs premières leçons ne reviendront jamais. [&#8230;]
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Ceci n&rsquo;est qu&rsquo;une petite histoire qui s&rsquo;est déroulée dans une vallée inconnue, peu marquée sur de nombreuses cartes. Lorsque ces petites histoires sont racontées et répétées pour que nos vies se rejoignent et se connectent, lorsque nous choisissons d&#8217;embrasser de nouvelles connaissances et d&rsquo;utiliser notre « grandeur » pour guérir et non pour blesser, alors nous faisons grandir la grâce et la sagesse sur la terre.
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Di Grennell Whangarei, Aotearoa-Nouvelle-Zélande
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<div id="sdfootnote1">
<a class="sdfootnotesym" style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="#sdfootnote1anc" name="sdfootnote1sym">1</a> Mot maori qui désigne les proches.
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<div id="sdfootnote2">
<a class="sdfootnotesym" style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="#sdfootnote2anc" name="sdfootnote2sym">2</a> Aimer, prendre en pitié, se sentir concerné
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He Korero Iti – A Small Story

NATIONAL ; L’envolée ; <a href="https://lenvolee.net/">site internet</a> ; <a href="https://www.facebook.com/lenvoleejournal/">facebook</a> ; <a href="https://twitter.com/l_envolee?lang=fr">twitter</a> ; <a href="https://www.instagram.com/lenvoleejournal/">instagram</a> ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="mailto:contact@lenvolee.net">contact@lenvolee.net</a>
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NATIONAL ; Le Genepi ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://www.genepi.fr/">site internet d&rsquo;archives</a> (organisation autodissoute)
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BELGIQUE ; La CLAC, collectif de luttes anti-carcérale ; <a href="https://laclac.org/">site internet</a>
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BELGIQUE ; Genepi Belgique ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://genepibelgique.wixsite.com/genepi">site internet</a> ; <a href="https://www.facebook.com/genepibelgique/">facebook</a> ; <a href="https://twitter.com/genepibelgique?lang=fr">twitter</a> ; <a class="oajrlxb2 g5ia77u1 qu0x051f esr5mh6w e9989ue4 r7d6kgcz rq0escxv nhd2j8a9 nc684nl6 p7hjln8o kvgmc6g5 cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x jb3vyjys rz4wbd8a qt6c0cv9 a8nywdso i1ao9s8h esuyzwwr f1sip0of lzcic4wl py34i1dx gpro0wi8" tabindex="0" role="link" href="mailto:genepibelgique@gmail.com" target="_blank" rel="noopener">genepibelgique@gmail.com</a> ; +32 484 49 64 87

LUTTES ANTI-CARCÉRALES

NATIONAL ; Observatoire des violences policières ; <a href="https://m.facebook.com/pages/category/Community-Service/Observatoire-National-des-Violences-Polici%C3%A8res-276700012772191/?locale2=fr_FR">facebook</a> ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://twitter.com/Obs_Violences">twitter </a>
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NATIONAL ; Collectif Les Mutilé-e-s pour l&rsquo;exemple ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://www.lesmutilespourlexemple.fr/">site internet</a> ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://www.facebook.com/mutilespourlexemple">facebook</a> ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://twitter.com/mutilespourlex1?lang=fr">twitter</a>  ; <a href="mailto:lesmutilespourlexemple@protonmail.com">lesmutilespourlexemple@protonmail.com</a>
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NATIONAL ; Assemblée des blessés ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://www.facebook.com/assembleedesblesses/">facebook</a>  ; <a href="mailto:assemblee-blesses@riseup.net">assemblee-blesses@riseup.net</a>
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NATIONAL ; Désarmons-les ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://desarmons.net/">site internet</a> ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://www.facebook.com/desarmons2012/">facebook</a> ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://twitter.com/Desarmons_les">twitter</a> ; <a href="mailto:desarmons-les@riseup.net">desarmons-les@riseup.net</a> ; 07 58 67 20 60
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NATIONAL ; Ma rue mes droits ; <a href="https://maruemesdroits.org/">site internet</a> ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://twitter.com/MaRueMesDroits_">twitter</a> ; <a href="https://www.instagram.com/maruemesdroits/">instagram</a>
&nbsp;
(33) BORDEAUX ; Collectif contre les abus policiers-CLAP 33 ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="http://www.clap33.over-blog.com/">site internet</a> ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://www.facebook.com/clap33/">facebook</a>  ;  <a href="mailto:collectif.clap33@gmail.com">collectif.clap33@gmail.com</a> ; 06 95 35 40 16
&nbsp;
(972) MARTINIQUE ; Komité 13 Janvié ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://www.facebook.com/komite13janvie2020/">facebook</a> ; <a href="mailto:komite13janvie2020@gmail.com">komite13janvie2020@gmail.com</a>

COLLECTIFS FACE AU MAINTIEN DE L’ORDRE

NATIONAL ; Réseau d’entraide Vérité et Justice ; <a href="https://www.facebook.com/reseauveriteetjustice/">facebook </a>; <a href="mailto:reseau.veriteetjustice@protonmail.com">reseau.veriteetjustice@protonmail.com</a>
&nbsp;
NATIONAL ; Collectif Urgence Notre Police Assassine ; <a href="https://www.facebook.com/Urgence.notre.police.assassine/">facebook</a> ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://twitter.com/collectifunpa?lang=fr">twitter</a> ; urgence-notre-police-assassine@live.fr ;
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APPLICATION SMARTPHONE : <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://play.google.com/store/apps/details?id=com.onpvp.uvp&amp;hl=fr&amp;gl=US">UVP &#8211; Filmer la police peut sauver une vie !</a> 
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NATIONAL ; Collectif Vies Volées ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://www.viesvolees.org/">site internet</a> ; <a href="https://www.facebook.com/collectif.viesvolees">facebook</a> ;<a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://twitter.com/viesvolees?lang=fr"> twitter</a> ; viesvolees.france@gmail.com
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(06) NICE ; Justice pour Maicol ; <a href="https://www.facebook.com/justicepour.maicol">facebook</a>
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(13) MARSEILLE ; Hommage et Justice pour Zineb Redouane ; <a href="https://www.facebook.com/Hommage-et-justice-pour-zineb-redouane-104048911086992/">facebook</a>
&nbsp;
(31) TOULOUSE ; Comité Vérité &amp; Justice 31 contre les violences policières et le racisme d’Etat ; <a href="https://www.facebook.com/watch/comiteVeriteJustice31/">facebook</a> ; <a href="https://twitter.com/veritejustice31?lang=fr">twitter </a>
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(35) RENNES ; le Collectif Justice et Vérité pour Babacar Gueye ; <a href="https://justicepourbabacar.wordpress.com/">site internet</a> ; <a href="https://www.facebook.com/justiceetveritepourbabacar">facebook</a> ;  <a href="mailto:justicepourbabacar@gmail.com">justicepourbabacar@gmail.com</a>
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(35) SAINT-MALO ; Justice et Vérité pour Allan Lambin ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://www.facebook.com/franck.lambin.79">facebook</a> ; <a href="https://www.instagram.com/justicepourallanl/?hl=fr">instagram</a>
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(37) TOURS ; Justice pour Angelo Garand ; <a href="https://www.facebook.com/Justice-Pour-Angelo-1307118499372039/">facebook</a> ; <a href="https://twitter.com/justiceprangelo">twitter</a> ; <a href="mailto:justicepourangelo@gmail.com">justicepourangelo@gmail.com</a>
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(38) ISERE ; Comité Vérité et Justice pour Bilal ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://www.facebook.com/veriteetjusticepourbilal/">facebook</a>
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(63) CLERMONT ; Justice et Vérité pour Wissam El Yamni ;<a href="http://www.justicepourwissam.com/"> site internet</a>
&nbsp;
(66) PERPIGNAN ; Comité Vérité et Justice pour Taoufik / Comité Vérité et Justice 66 ; <a href="https://www.facebook.com/Comit%C3%A9-v%C3%A9rit%C3%A9-justice-66-101272568697265/">facebook</a>  ;<a href="mailto:comiteveritejustice66@gmail.com"> comiteveritejustice66@gmail.com</a>
&nbsp;
(68) COLMAR ; Collectif Vérité et Justice pour Hocine Bouras ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://justicepourhocinebouras.wordpress.com/">site internet</a> ; <a href="https://www.facebook.com/collectif.hocine.bouras/">facebook</a>
&nbsp;
(69) LYON ; Association Idir Espoir et Solidarité ; <a href="https://www.facebook.com/acociationidir.espoiresolidarite">facebook</a> ; <a href="https://twitter.com/espoiridir?lang=fr">twitter</a>
&nbsp;
(69) VENISSIEUX ; Comité Vérité et Justice pour Mehdi ; <a href="https://www.facebook.com/VeriteEtJusticePourMehdi">facebook</a> ; <a href="mailto:collectif-justice-pour-mehdi@riseup.net">collectif-justice-pour-mehdi@riseup.net</a>
&nbsp;
(71) SAONE-ET-LOIRE ; Justice pour Jérôme ; <a href="https://www.facebook.com/JusticepourJerome">facebook</a>
&nbsp;
(75) PARIS ; Comité Vérité et Justice pour Lamine Dieng ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://www.facebook.com/profile.php?id=100002258583247">facebook</a> ; <a href="https://twitter.com/veritedieng?lang=fr">twitter</a>
&nbsp;
(75) PARIS ; Justice pour Cédric Chouviat ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://www.facebook.com/Soutien-pour-Cedric-104872181043037">facebook</a>
&nbsp;
(77) CHAMPS-SUR-MARNE ; Comité Vérité et Justice pour Gaye ; <a href="https://www.facebook.com/VeriteetJusticePourGaye">facebook</a> ; <a href="https://twitter.com/pour_gaye?lang=fr">twitter</a> ; <a href="mailto:justicepourgaye@gmail.com">justicepourgaye@gmail.com</a>
&nbsp;
(77) SEINE-ET-MARNE ; Justice pour Jimony ; <a href="https://www.facebook.com/Justice-pour-jimony-345979273229881/">facebook</a>
&nbsp;
(78) POISSY ; Lutte pour Olivio Gomes-collectif Oliv&rsquo;vit&rsquo;haut ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://www.facebook.com/Lutte-pour-Olivio-Gomes-Collectif-OlivVitHaut-109165594323611/">facebook</a> ; <a href="https://twitter.com/luttepourolivio?lang=fr">twitter</a> ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://instagram.com/luttepouroliviogomes">instagram</a>
&nbsp;
(93) SAINT-DENIS ; Justice et vérité pour Yanis ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://www.facebook.com/profile.php?id=100071014008213">facebook</a>
&nbsp;
(95) ARGENTEUIL ; Lumière[s] pour Sabri ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://www.facebook.com/Lumi%C3%A8res-pour-Sabri-107387977683825/">facebook</a> ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://instagram.com/lumieres_pour_sabri">instagram</a>
&nbsp;
(95) ARGENTEUIL ; Collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="http://collectif-ali-ziri.over-blog.com/">site internet</a>
&nbsp;
(95) BEAUMONT-SUR-OISE ; Comité Adama ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://www.facebook.com/La-v%C3%A9rit%C3%A9-pour-Adama-160752057668634/">facebook</a> ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://twitter.com/laveritepradama?ref_src=twsrc%5Egoogle%7Ctwcamp%5Eserp%7Ctwgr%5Eauthor">twitter</a>
&nbsp;
(95) SARCELLES ; Justice pour Ibrahima Bah (dit Ibo) ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://www.facebook.com/justicepouribo/">facebook</a> ;<a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://twitter.com/justicepouribo"> twitter</a> ; justicepouribo@gmail.com
&nbsp;
(971) GUADELOUPE ; Jistis pou Klodo ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://www.facebook.com/christophe.sinnan">facebook</a>
&nbsp;
(974) LA REUNION ; Justice pour Miguel Kameni ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://www.facebook.com/Comit%C3%A9-Miguel-Kameni-102328708255184/">facebook</a>

COMITES VÉRITÉS ET JUSTICE

NATIONAL ; Réseau d&rsquo;Autodéfense Juridique collective ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://rajcollective.noblogs.org/">site internet</a>
&nbsp;
NATIONAL ; les Comités de soutien aux inculpé.e.s de la Maskarade ; <a style="color: #3366ff; text-decoration: underline;" href="https://maskarade.top/">site internet </a>
&nbsp;
(13) MARSEILLE ; Legal Team Marseille ; <a href="http://www.legalteammarseille.noblogs.org">site internet</a> ; Téléphone d’urgence: 07.53.05.25.30 (Signal possible) ; <a href="mailto:legalteam-marseille@riseup.net">legalteam-marseille@riseup.net</a>
&nbsp;
(14) CAEN ; Contre la Répression – Organisation Collective ; <a href="https://caenantirep.home.blog/">site internet</a> ; Téléphone d’urgence : 06.17.09.49.35 ; <a href="mailto:caenantirep@riseup.net">caenantirep@riseup.net</a>
&nbsp;
(21) DIJON ; Caisse de solidarité contre la répression ; 07.53.49.05.48 ; <a href="mailto:caissedeso21@riseup.net">caissedeso21@riseup.net</a>
&nbsp;
(38) GRENOBLE ; site internet ;  07.74.24.57.57 ; <a href="https://www.facebook.com/car38antirep/">facebook</a> (pas de communication urgente) ; <a href="mailto:car38@riseup.net">car38@riseup.net</a>
&nbsp;
(42) SAINT-ETIENNE ; CASSIS – Collectif d’Autodéfense et de Solidarité en Soutien aux Inculpé.e.s Stéphanois.e.s ; 06.34.42.92.36 (Signal possible) ; <a href="mailto:cassis42@riseup.net">cassis42@riseup.net</a>
&nbsp;
(57) BURE ; arr@riseup.net
&nbsp;
(59) LILLE ; CLAJ (collectif lillois d’autodéfense juridique) ; 07.53.70.49.08 (Signal possible) ; <a href="mailto:claj@riseup.net">claj@riseup.net</a>
&nbsp;
(62) CALAIS ; Cabane juridique ; <a href="mailto:legalshelterviolences@gmx.com">legalshelterviolences@gmx.com</a>
&nbsp;
(64) BAYONNE ; 07.53.60.73.55 ; <a href="mailto:caisseantirepressionbaiona@riseup.net">caisseantirepressionbaiona</a><a href="mailto:caisseantirepressionbaiona@riseup.net">@</a><a href="mailto:caisseantirepressionbaiona@riseup.net">riseup.net</a> ; <a href="mailto:legalteambaiona@riseup.net">legalteambaiona</a><a href="mailto:legalteambaiona@riseup.net">@</a><a href="mailto:legalteambaiona@riseup.net">riseup.net</a>
&nbsp;
(69) LYON ; Caisse de solidarité de Lyon ; 06.43.08.50.32 (Signal possible) ; <a href="mailto:caissedesolidarite@riseup.net">caissedesolidarite@riseup.net</a>
&nbsp;
(72) SARTHE ; 06.28.96.17.40 ; <a href="mailto:collectifantirep72@riseup.net">collectifantirep72@riseup.net</a>
&nbsp;
(75) PARIS ; Legal team Paris ; 07.52.95.71.11 ; <a href="mailto:stoprepression@riseup.net">stoprepression</a><a href="mailto:stoprepression@riseup.net">@</a><a href="mailto:stoprepression@riseup.net">riseup.net</a>
(75) PARIS ; Défense Collective Paris-Banlieues (DCPB) 
<a href="https://defensecollectiveparisbanlieues.noblogs.org/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">https://defensecollectiveparisbanlieues.noblogs.org/</a> 
defensecollective-pb@riseup.net

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